Une nouvelle idée géniale plane dans les hautes sphères : remettre 5 jours d’école.
Apparemment, 4 jours c’était trop simple. On commençait presque à reprendre notre souffle, erreur fatale.

Bien sûr, c’est “pour le bien des enfants”.
Inutile de demander des moyens, des locaux, des ATSEM, des animateurs ou du financement. On a des experts en chronobiologie, ça remplace tout.

Pendant ce temps, dans la vraie vie :

Les enfants sont déjà déposés à 7h30 et récupérés à 18h30.
Résultat : 11 heures à l’école ou au périscolaire chaque jour.
Mais allons-y, changeons le temps scolaire sans changer les horaires des parents.
Une réforme qui ne touche à rien d’autre et qui ne coûte rien, sauf à ceux qui la vivent.

Petit spoiler : un jour de travail en plus, ce n’est pas une ligne dans un rapport. C’est un jour de vie en moins.

Un jour de trajet en plus.
Un jour de bruit en plus.
Un jour de réunions et de corrections en plus.
Toujours sans adjoint, sans secrétaire, sans effectif supplémentaire.

Mais il paraît que c’est “pour le bien des enfants”. On devrait sans doute applaudir.

On revoit la scène : le gouvernement annonce, les communes n’ont pas les moyens, les écoles se débrouillent.
On a déjà vu l’épisode. On connaît la fin.

Pour le rappel scientifique :

Quand les adultes sont exténués, les enfants ne vont pas mieux.
Quand l’école fonctionne, c’est parce que les humains qui la font tourner vont bien.
Rétablir un 5e jour sans moyens, c’est comme ajouter des heures de vol à un avion dont on a ignoré les réparations. Ça finit toujours pareil.

Donc la position est simple :

Pas de moyens, pas de 5e jour.

On veut le bien-être des élèves, évidemment.

Mais pas au prix de la santé, de la vie familiale et de la dignité des enseignants et des personnels.

On ne sacrifiera pas nos vies pour faire semblant que l’État finance l’école alors qu’il se retire.

Si le gouvernement veut un 5e jour, qu’il finance, qu’il recrute, qu’il équipe, qu’il renforce.

Sinon, c’est non.

Et ça restera non.

Le retour du 5e jour d’école : parce qu’on n’était pas assez crevés ?

Le retour du 5e jour d’école : parce qu’on n’était pas assez crevés ?